Avant toute chose je voulais vous souhaiter une très belle année 2020. Je vous souhaite pour vous et vos proches le meilleur, la santé et que vos souhaits se réalisent. 

Je n'avais aucunement prévu d'écrire un article.Tout l'inverse de l'année dernière où j'e n'avais pas hésité à garnir mon sol (et mon appart, j'en ai retrouvé des mois après dans des recoins improbables) de confettis. Comme chaque année je me dis que je n'ai pas assez de choses à raconter pour écrire un article rétrospective bien garni chaque année. Pourtant nous sommes en 2020 et dans ma petite tête 2020 représente un passage, une année particulière.

Je trouve ça un peu fou de me dire que 2020 est déjà là. C'est un changement de décennie en année civile, c'est marrant mais pas fifou non plus, et un changement de décennie pour moi, here we go. Je vais avoir 30 ans. Soyons honnêtes, je n'ai pas vu passer ces 30 ans. Depuis toujours, 30 ans a été pour moi un âge pivot, une référence. Je me suis toujours projetée en me disant qu'à 30 ans j'aurais ou j'aurais fait ça. A 30 ans je serai cette personne. Symbole de la promotion de la jeunesse (surtout pour les femmes),  j'ai grandi en me disant qu'il y avait un avant et après cet âge. Qu'il faut vivre toutes ces choses avant cet âge parce qu'après c'est trop tard. (On est d'accord que c'est ridicule et faux, mais je ne pense pas être la seule dans ce cas là.)

Pour la plupart des gens, chaque fin d'année est l'occasion de faire le bilan de l'année passée et de se rêver une vie nouvelle à grand renfort de résolutions. J'ai arrêté cette torture de mon côté. Mais avec l'arrivée de cette année "cruciale", j'ai inconsciemment fait le bilan de la décennie passée. La décennie de l'émancipation.

De ma petite idée bien installée depuis mon enfance dans ma tête quant à ma vie en 2020 je suis ravie de vous annoncer que rien mais alors rien n'est comme je me l'imaginais. Ah bah bravo Marie !

En tant qu'excellente élève (cette meuf insupportable qui passe son temps à réviser, stress beaucoup trop, a 18 et est quand même déçue, je n'aurais jamais pu être amie avec moi-même) je me suis lancée dans des études de Pharmacie après mon bac. Avoir un doctorat était "normal" pour moi, la bonne élève. Et pourtant 2010 a été l'année de mon échec à obtenir mon concours de première année (pour la deuxième fois) de Pharmacie. Avec le recul je sais très bien que je ne me suis pas sentie "moi" pendant ces deux années de Pharmacie et que je ne me suis pas investie autant que j'aurais dû parce que la passion n'était pas été là. Toujours est-il que 2010 a été l'année du premier échec de ma vie. (Enfin du second, mais pour le premier j'avais le droit à une seconde chance) Bienvenue dans la vie d'adulte Marie.

J'avais à peine commencé à prendre ma vie en main (avant 20 ans on ne peut pas dire qu'on décide grand chose dans notre vie ...) que rien ne se passait comme prévu. Et à vrai dire ça a un peu été le filon de ces 10 dernières années. J'ai fait des plans, ça n'a pas marché. J'ai fait d'autres plans et bim, re-obstacle.

En ayant le nez dans ses petits problèmes on a l'impression, pardon j'ai eu l'impression que rien n'irait jamais. Parce qu'on se compare, parce qu'on aspire tous à une vie douce et sans problème, parce qu'on est jamais content de rien. Et puis si, ça a été. Pas comme je me l'étais imaginé mais avec le recul je me rends compte que j'ai toujours su rebondir et avancer. Au cours de cette décennie je me suis sans cesse surpassée, j'ai foncé malgré tout. J'exerce un métier qui n'existait pas il y a 10 ans, j'habite dans une ville qui me faisait rêver il y a 10 ans, j'ai vécu à l'étranger, j'ai travaillé pour Chanel cette marque me faisait rêver il y a 10 ans, j'ai toujours ces mêmes amies rencontrées il y a 10 ans à mon entrée en L1, j'ai créé ce blog et tant d'autres choses. Finalement cette vie que je m'imaginais avoir n'était que ma propre projection dans une norme sociétale. On se construit tous un imaginaire de ce que devrai être notre vie par rapport à ce qu'on pense être une vie idéale. Si je ne vis pas cette vie hypothétique, je suis heureuse de ce que j'ai construit. Et je suis également heureuse de ce qu'il me reste à construire. J'ai atteint un équilibre plutôt sain entre cette pression que je me mets pour toujours aller plus loin et cette vision de moi-même bien plus bienveillante qu'auparavant.

Contre toute attente j'accueille avec bienveillance cette nouvelle année, cette nouvelle décennie. Cette année n'est pas l'occasion de faire le bilan de ce qui ne s'est pas arrivé mais de penser à tout ce que je peux réaliser. Avec l'âge sont venus l'indépendance financière, la maturité, le courage d'oser aussi. Je n'ai plus besoin de sentir l'approbation des gens pour être heureuse de ce que je suis. En ce début de 2020 j'ai plein de projets en tête et c'est plutôt cool, non ?

Encore une fois très bonne année !

Bien à vous,
Marie

(Au passage, merci d'être fidèle au blog en dépit de ma publication anarchique).